L’incarnation numérique : des robots pour représenter en salle de cours les étudiants à distance
En cette année 2015, le constat résonne toujours comme une évidence : en matière d’e-learning, la France est en retard sur les États-Unis. Un euphémisme, que le président de la République s’est certes engagé, audacieusement, à dépasser, en souhaitant faire de la France « la première des nations » en numérique. Certes ; en attendant, plusieurs universités américaines proposent des robots-assistants à certains de leurs étudiants à distance souhaitant davantage d’interaction.
Les étudiants américains pas tous égaux devant l’e-learning
La formation à distance, même pour les étudiants américains, reste parfois contraignante à supporter. L’université d’État du Kent a mené une étude sur 250 de ses étudiants et 60 de ses professeurs impliqués dans la formation en e-learning, révélant un manque d’interaction entre professeurs et étudiants, et également entre étudiants.
L’étude pointe du doigt un autre élément, important dans les obstacles fréquemment rencontrés dans la pratique de l’e-learning : ce type de formation nécessite une motivation personnelle certaine, et une autonomie élevée. Deux atouts dont ne sont pas forcément nantis tous les étudiants, dont beaucoup se montrent plus performants avec un lien animé avec leurs professeurs, même virtuel. Pour remédier à ce problème, la solution était simple, mais encore fallait-il oser l’appliquer, et surtout en avoir les moyens.
Des robots pour un e-learning réconfortant
Plusieurs universités américaines (Michigan, Indiana, Stanford, Brown…) ont opté pour une solution numérique proposée par les sociétés high-tech spécialisées Revolve Robotics et Double Robotics. Pour fournir un réconfort moral aux étudiants en mal d’interrelations, ces derniers peuvent assister aux cours en présentiel par l’intermédiaire de robots qui les représentent sur place.
Les robots sont composés de socles sur lesquels reposent un iPad, où sont connectés les étudiants. Ces derniers disposent du contrôle du robot, permettant de faire pivoter tout azimut l’iPad, et d’observer les professeurs et les autres élèves, tout en étant eux même visibles. Si certains robots reposent sur socles fixes, les plus poussés technologiquement disposent de roulettes, et sont susceptibles de se mouvoir discrètement, dans la salle de classe, selon le désir (respectueux) de l’étudiant.
Ce système spectaculaire devrait assurément permettre d’améliorer l’accès à l’éducation et les interactions pour les personnes handicapées, et les étudiants les plus éloignés des lieux d’enseignement. Le principe des robots au secours de l’e-learning est ingénieux, donc simple et efficace. Il est également créatif et plein d‘audace, et nécessite également des moyens financiers. Des paramètres pas toujours présents de l’autre côté de l’océan atlantique, même si les récentes déclarations gouvernementales laissent augurer certains changements.