Les MOOCs pour lutter contre Ebola
Guérir est une chose, prévenir en est une autre, qui peut s’avérer plus aisée dans le cas d’Ebola, dont le taux de mortalité atteint 70% desmalades infectés, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Et pour la prévention quoi de mieux que les MOOCs, simples, courts et accessibles partout très rapidement ? C’est en tout cas le pari de Mike Freerick, fondateur de la société fournisseur d’e-learning ALISON.
L’une des plus importantes sociétés mondiales d’e-learning
Le MOOC anti-Ebola est produit par ALISON (Advance Learning Interactive Systems Online), une société irlandaise spécialisée dans l’e-learning (production et diffusion de MOOCs), fondée en 2007. En février 2014, 3 millions de personnes suivaient les enseignements d’ALISON, pour la plupart issus des pays émergeants et particulièrement de l’Inde. Un nombre d’étudiants colossal, qui place la compagnie de Mike Feerick parmi les plus grosses sociétés mondiales d’e-learning, hors des Etats-Unis. « Si de nouvelles informations sont disponibles à propos d’Ebola, déclare Mike Feerick, ou comment traiter ou éviter la maladie, nous pouvons instantanément relayer ces données à un large nombre d’apprenants à travers le monde. Il existe de nouvelles solutions efficaces et évolutives qui peuvent être utiles dans cette situation ; nous ne pouvons pas attendre des lourdes bureaucraties une réponse adaptée à nos souhaits ». Dont acte, avec la création d’un MOOC préventif, effectivement susceptible d’être diffusé bien plus rapidement qu’une campagne de prévention officielle.
Des MOOCs de prévention
Le MOOC d’Alison fournit une série d’informations sur le virus mortel d’Ebola, déjà responsable de 3 400 décès en Afrique de l’Ouest pour l'épidémie actuelle. Ces vidéos détaillent les signes de la maladie, les symptômes de l’infection et, surtout, comment éviter d’être touché grâce à des précautions hygiéniques de base. A ce jour, 10 000 personnes ont eu accès librement aux MOOCs de la compagnie irlandaise. Le potentiel de marge est encore tout à fait conséquent, puisque 250 000 étudiants sont inscrits à ALISON en Afrique de l’Ouest. Un constat à nuancer par un continent africain encore mal relié au web, et des pays parmi les moins connectés au monde. Le MOOC est pour autant consultable par applications mobiles, et diffusés en anglais et français, avec une version en langue arabe bientôt disponible. L’objectif est de traduire les consignes de prévention dans un maximum de langages : « Dans les prochaines semaines, nous allons ouvrir notre plateforme en ligne à tous les volontaires d’ALISON afin de traduire les cours dans toutes les langues possibles à travers le monde, affirme Mike Feerick. La chose est parfaitement réalisable étant donné le format compact et bref des cours ».
Les MOOCs à l’aide des populations atteintes ou menacées par Ebola : une nouvelle preuve du potentiel virtuellement illimité de l’e-learning, qui affirme chaque jour davantage ses possibilités. Quitte à bousculer voir même à dépasser, pour la bonne cause, les lenteurs des procédés un peu trop « traditionnels ».