Le virage du numérique menace l’Education Nationale
Les possibilités pour se former à distance n’ont jamais été aussi nombreuses qu’aujourd’hui, où de plus en plus d’écoles se mettent à l’heure du numérique. Mais dans cette évolution, l’éducation nationale n’a pas beaucoup changé, et pourrait même sembler parfois quelque peu réfractaire à prendre le virage numérique.
La formation à distance, l’école de demain ?
On pourrait en effet se poser la question, tant les promesses faites par les cours à distance font rêver. Pouvoir former tout le monde partout autour du globe grâce à une simple connexion internet, pour que même les personnes les plus défavorisées arrivent à bénéficier d’une éducation, et cela gratuitement laisse sougeur. Mais aussi, la fin des diplômes, qui ne semblent plus être au gout du jour, avec par exemple les MOOCs, qui forment mais qui ne délivrent des diplômes que dans peu de cas, ou encore l’école de développement conçue par Xavier Niel, 42, dont les étudiants ressortent avec une solide formation, mais sans diplômes, et qui sont tout de même contactés par de prestigieuses entreprises. Ainsi, ces formations, bien que gratuites pour les étudiants désirant les suivre, représentent de grands enjeux financiers pour les pionniers du domaine.
L’Education Nationale devant le virage du numérique
Dans son livre Le Tsunami Numérique, Emmanuel Davidenkoff, directeur de la rédaction de l’Etudiant, pense que nous ne sommes qu’aux prémisses de l’éducation numérique, et l’Education Nationale n’y serait pas tout à fait prête. D’après lui, le ministère s’enfermerait dans un modèle ancien, avec des cours 100% présentiels, et protègerait ce système, sans tentatives de réformes, mais en ratant le virage numérique, comme l’ont fait les industries du livre et du disque en France, ou encore Kodak qui a réduit considérablement ses activités en ne croyant pas à l’essor de la photographie digitale. Aujourd’hui, l’éducation n’est plus nationale et identitaire, mais personnalisée et de masse. Ainsi, une piste de diversification de l’activité de l’Education Nationale serait un passage plus marqué au blended learning, qui présente un critère de différenciation entre les écoles, et permettant aux apprenants d’avoir un soutien présentiel en plus des cours en autonomie.
Ainsi, il semblerait que l’éducation nationale multiplie les dépenses pour ne pas se réformer, tout comme cela s’est produit avec les domaines culturels, et qui pourrait être néfaste au système éducatif si l’état ne prend pas de mesures adéquates.