La première formation agricole e-learning en Afrique de l’Ouest
Alors que la majorité de la population sénégalaise, et de manière générale africaine, est encore rurale, une start-up locale entend réaliser un tour de table pour lancer un module e-learning destiné à booster l’agriculture du Sénégal. L’Afrique, depuis plusieurs années, investit massivement dans les TICE perçus comme l’un des vecteurs décisifs de sa croissance.
Un module e-learning pour booster l’agriculture sénégalaise
Contrairement à nombre de pays africains, l’économie sénégalaise est largement tournée vers le tertiaire, avec près des 2/3 des travailleurs présents dans les services. Disposant d’un réseau industriel conséquent grâce à ses relations de premier plan avec la France, le pays est la quatrième puissance économique de l’Afrique de l’Ouest. La population rurale représente cependant 55% du total de la population sénégalaise, dont le tiers d’entre eux est constitué de petits paysans pratiquant une modeste agriculture de substitution, très fragile face aux mauvaises récoltes.
Pour booster la capacité agricole du Sénégal, une start-up locale, la Senagriculture et Manager, souhaite lancer la première formation e-learning en agriculture de l’Afrique de l’Ouest. Son fondateur Ibrahima Faye la décrit ainsi au quotidien Pressafrik : “Nous sommes une structure qui accompagne les acteurs évoluant dans le secteur agricole. Pendant deux ans, nous avons accompagné 200 entrepreneurs agricoles dans le cadre de formation en présentiel. Mais la demande est très forte. Sur près de 2000 demandes, on ne pouvait prendre que 200“. Fondé sur un programmes de MOOC en langues française et locales, le programme e-learning devra d’abord faire l’objet d’une levée de fonds bientôt lancée par Senagriculture et Manager.
L’Afrique, les TICE et la croissance économique
Depuis plusieurs années, l’Afrique s’intéresse au développement de l’e-learning et de manière générale aux TICE, une solution logique pour palier les énormes difficultés rencontrées par de nombreux pays en matière d’éducation. Le confinement face à la pandémie, imposé dans un grand nombre de nations africaines, à encore récemment hâté le processus. Les pays du Maghreb et d’Afrique subsaharienne investissent notamment dans le e-learning pour leurs écoles de commerce, afin de renforcer leur visibilité internationale.
L’attrait de l’Afrique aiguise également l’intérêt des entreprises mondiales de l’e-learning, alléchées par l’énorme potentiel démographique du continent, et un dynamisme économique à faire envie à bien des nations à travers le monde. Jaugée à 3,4% de croissance l’année dernière, l’économie africaine devrait terminer 2020 à 3,9%. La dynamique se poursuivra probablement l’année prochaine, avec des estimations plafonnant à 4,1%. La croissance du continent africain est désormais massivement portée par les investissements, dépassant la seule consommation privée.
