[e-learning] Deux obstacles majeurs dans la conquête de l’e-learning

Si les TICE séduisent de plus en plus les milieux académiques et le monde professionnel, tous les apprenants ne sont pas égaux face à l’e-learning. Par ailleurs, le principe de la formation en ligne est certes désormais largement adopté, mais sa reconnaissance officielle reste marginale. Une enquête américaine (NMC Horizon Report: 2016 Higher Education Edition) relève et détaille ces deux grands freins à l’apprentissage en ligne.

Etre un digital native ne suffit pas à briller en ligne

L’un des obstacles soulignés par l’étude est probablement le plus sous-estimé, voire méconnu, en plein contexte d’expansion de la culture numérique. Les nouvelles générations baignent littéralement dès leur naissance dans le numérique grâce à leurs parents, disposant a priori d’un puissant avantage d’apprentissage. Mais être continuellement entouré par la technologie ne signifie pas forcément se sentir à l’aise avec celle-ci :

            « Les étudiants d’aujourd’hui disposent d’une culture digitale plus importante que les précédentes générations du fait de leur immersion dans un environnement technologique développé ; mais les recherches ont montré que ce constat n’est pas forcément synonyme de confiance dans leurs capacités, particulièrement dans un contexte éducatif ».

Ainsi, plus d’un tiers des moins de trente ans trouverait internet « intimidant », ce qui pose notamment la question de l’intelligence émotionnelle face aux TICE.

Renforcer la reconnaissance de l’e-learning

Un autre obstacle concerne la reconnaissance officielle des formations e-learning, particulièrement dans le monde académique. Si les MOOCs sont désormais intensivement proposés par les plus prestigieuses grandes écoles et universités, ils font encore souvent offices de vitrine promotionnelle pour les universités, et de compléments pour la formation en présentielle. « Une partie de la solution du problème serait de trouver des méthodes pour reconnaître l’éducation en ligne dans les universités », souligne ainsi l’étude.

Proposer et reconnaître des formations diplômantes entièrement à distance : c’est le pari qui avait été relevé pour la première fois en 2013 par une université (américaine, bien sûr), avec un master entièrement MOOC. Face au succès enregistré, le concept s’est diffusé à l’international, et concerne désormais des établissements supérieurs de prestige comme la Sorbonne. Les efforts restent cependant encore importants pour parvenir à une reconnaissance générale.

Si les problèmes rencontrés par l’éducation en ligne demeurent conséquents et de toutes natures, l’étude se veut rassurante. « Aussi puissants et pernicieux que puissent être les obstacles, il est en notre pouvoir de les résoudre ». Et le temps est l’un des meilleurs remèdes, même si là encore, les nouvelles générations sont de plus en plus impatientes.