Du potentiel de l’augmented learning sur l’apprentissage à distance
Difficile voire impossible de trouver une définition en français de l’augmented learning, qui se développe pourtant depuis quelques années et porte en lui des possibilités monumentales. Comme souvent, l’éclairage provient d’outre-Atlantique, avec ici une analyse du spécialiste en la matière, Athanasios Papagelis, qui publie un article dans les colonnes du site TheElearningCoach.
Augmented learning et augmented reality
Selon la définition d’Athanasios Papagelis, dans l’augmented learning « le contexte (le lieu et la situation dans lesquels évolue l’apprenant) est pris en compte par le système e-learning afin de mettre en œuvre et superposer le matériel adéquat ». En d’autres termes l’e-learning s’adapte à l’environnement de l’apprenant, et non l’inverse. La « superposition » d’informations permet d’augmenter la perception de réalité de la part de l’utilisateur, sur les plans visuels et/ou sonores. L’augmented learning est ainsi largement composé d’une « réalité augmentée », typiquement illustrée par les pop-up informatifs qui surgissent en se superposant à l’information principale. La réalité augmentée peut cependant prendre des formes beaucoup plus complexes, et dépasser le cadre des ordinateurs et autres tablettes. Papagelis cite ainsi l’exemple d’un site archéologique où se trouveraient des apprenants, avec devant eux des modélisations 3D représentants les édifices d’origines, et qui suivraient les mouvements et positions des yeux des apprenants.
Un apprentissage virtuel potentiellement illimité
La technologie complexe de l’augmented learning n’autorisait guère jusqu’ici une large diffusion. L’arrivée sur le marché des nouvelles technologies (IOS et Androïd) à très haute puissance a permis de relativement démocratiser cette forme d’apprentissage révolutionnaire, avec en particulier le célèbre projet Google Glass, où l’image est affichée par l'intermédiaire d'un prisme sur le verre droit de la lunette de l’utilisateur. Grâce à cette technologie ultrasophistiquée, ce dernier est capable de « toucher » et « manipuler » de façon virtuelle des objets à distance, avec des applications concrètes fascinantes : commandes de machines industrielles, expériences physiques ou encore opération chirurgicale. Plus modestement, l'utilisation de la 3D permet d'immerger l'apprenant en contact virtuel avec le réel, tout en lui permettant de répéter indéfiniment des actions jusqu'à la réussir sans besoin de matériel. Des sites web offrent des outils d'augmented learning, comme la plate-forme ZooBurst qui permet de créer ses propres pop-up 3D books. WordLens prodigue quant à lui la possibilité de traduire entièrement un texte dans la langue désirée, sans avoir à le retranscrire au préalable, uniquement par reconnaissance optique des caractères d’impression.
L’augmented learning offre des applications virtuellement illimitées pour les TICE et l’apprentissage à distance. Si le concept est développé depuis les années 2000, les dernières années écoulées ont assuré un bond en avant grâce à la mise en service de nouvelles technologies ultra véloces. Même si l’augmented learning reste encore confidentiel en France, il s’agit immanquablement du futur de l’apprentissage à distance.