[3D] La cité antique de Palmyre en 3D au Grand Palais
Le 13 décembre, François Hollande inaugurait la nouvelle exposition du Grand Palais, De Bamiyan à Palmyre, voyage au cœur des cités du patrimoine universel. Une immersion numérique dans les sites archéologiques grâce à la technologie 3 D et aux relevés spatiaux par drones, dont l’utilité résonne douloureusement à la lumière de l’actualité.
Quatre grands sites archéologiques menacés
La nouvelle exposition du Grand Palais est une véritable croisade scientifique contre l’obscurantisme et la bêtise humaine. Une réponse de la France aux multiples destructions opérées ces dernières années contre les sites archéologiques au Proche-Orient. L’exposition propose une visite numérique de quatre grands sites menacés ou déjà partiellement détruits, avec en Irak l’ancienne capitale du roi Sargon à Khorsabad, et en Syrie le Krak des Chevaliers, la Grande mosquée omeyyade à Damas, et bien sûr la cité antique de Palmyre.
La reconstitution 3 D des splendeurs de Palmyre constitue le point d’orgue de l’exposition. Déjà meurtrie lors de son occupation par l’organisation État islamique entre mai 2015 et mars 2016, la cité antique vient à nouveau de repasser sous le contrôle des terroristes, avec la crainte du pire. Jusqu’ici, près de 80% des ruines de Palmyre avaient résisté aux destructions provoquées par les dégradations volontaires et les effets indirects des opérations militaires.
Les drones et la technologie 3D pour faire revivre l’histoire
Pour reconstituer l’univers des sites archéologiques en 3D, divers moyens technologiques ont été utilisés dont les images capturées par les drones de la société Iconem. Ceux-ci offrent la possibilité d’effectuer un vaste relevé à partir de vues d’ensemble, tout en opérant de manière sécurisée au-dessus de zones potentiellement minées. Au total 30 000 images ont été utilisées pour faire revivre les sites irakiens et syriens, avec pour Palmyre une visite en 3D de l’Arc de triomphe et notamment des temples des dieux Bêl et Baalshamin.
L’exposition organisée par la Réunion des musées nationaux – Grand Palais et le Musée du Louvre est gratuite, mais de courte durée, jusqu’au 9 janvier 2017. Jean-Luc Martinez, président du Louvre et historien d'art, résume parfaitement l’utilité d’une telle exposition : « Les terroristes utilisent l'image pour nous affaiblir. Nous voulons rappeler que des images peuvent donner à voir des sites archéologiques merveilleux ».
La liste des sites en péril dans le monde est malheureusement loin de s’arrêter à ces quatre exemples. Au total, près d’une soixantaine de sites sont listés comme menacés de destruction par l’UNESCO.