François Hollande veut lancer un enseignement des sciences du numérique
François Hollande présentait hier en Sorbonne ses vœux au monde éducatif, dans un contexte de début d’année particulièrement dramatique. Le « Grand plan numérique pour l’Ecole » est une nouvelle fois revenu dans les propos du président de la République. Un regain d’intérêt pour l’éducation numérique tout sauf anodin après les récentes dérives autour de théories du complot, certes fumeuses mais inquiétantes, et largement diffusées sur les réseaux sociaux et le web.
Enseigner l’accès à l’information par le numérique
Face au déferlement plus ou moins contrôlé d’information dans les médias et particulièrement sur internet, le président français a indiqué prodiguer « une attention particulière à l'enseignement laïc du fait religieux, mais aussi à l'enseignement aux médias, à l'information ». L’intérêt du « Grand plan numérique pour l’Ecole », déjà évoqué à plusieurs reprises depuis la rentrée 2014, semble trouver ici (si besoin était) un emploi pleinement justifié :
« J’ai la conviction que si l’école doit transmettre ses savoirs, comme cela s’est toujours fait, avec rigueur, avec méthode, il convient aussi d’utiliser toutes les nouvelles technologies. Pourquoi y-aurait-il de ce point de vue quelques réticences ? Les enseignants sont les premiers à utiliser le numérique. Le numérique, c’est une triple révolution, éducative, économique et sociétale. C’est pourquoi j’ai décidé de lancer un grand plan numérique pour l’éducation ».
Des propos engagés et optimistes, deux paramètres certes bienvenus pour porter une réforme d’ampleur, qui cependant éclipsent des réticences toujours bien réelles parmi les enseignants français.
Un apprentissage scolaire des sciences du numérique
Concernant l’implémentation de son plan pour le numérique, le président de la République a évoqué plusieurs détails intéressants. La concertation sur le numérique, annoncée à l’automne dernier, a effectivement débuté hier. Cette concertation devrait permettre de travailler sur deux questions posées par François Hollande : « Comment renouveler les pratiques pédagogiques grâce au numérique ? Comment lutter contre le décrochage ? ». Pour répondre à ces questions, le gouvernement aura « besoin de tous, entreprises, collectivités locales, éditeurs, parents ».
Le conseil supérieur des programmes devrait bientôt se réunir, « pour faire des propositions pour le développement du numérique dans les années qui viennent ». Le président a également annoncé la création d’une nouvelle discipline d’enseignement, « l’apprentissage des sciences du numérique », et a rappelé son souhait d’introduire le codage « dès l’école primaire ».
L’actualité peut parfois douloureusement, voire tardivement, souligner l’intérêt de ce qui n’existe pas encore, ou plus. Quitte à faire naître des ambitions pharaoniques : « Nous devons nous dire que la France peut être la première des nations en matière d’utilisation du numérique à l’école », a déclaré le chef de l’état. L’espoir et l’audace seront en effet au moins nécessaires pour rattraper et dépasser les Etats-Unis, le Canada, les pays du sud-est asiatique, et même nombre de pays d’Europe du Nord.